Mont Thabor : les copains Thabor !
On a tous nos petites obsessions, très saines soit dit en passant. Je n'échappe pas à la règle. Appelez-les comme vous voudrez, lubies, objectifs, ambitions, pour moi, ça prend un caractère obsessionnel. Dans cette liste obsédante et interminable d’envies, il y a le décollage du Mont Thabor. « Le Mont Quoi ? Peuh, c’est même pas connu ton truc… t’as pas plus ambitieux ? » Alors oui certes, ce n’est pas le sommet auquel on pense en premier pour un objectif de taille. C’est un modeste sommet du massif des Cerces (presque 3200 tout de même). Mais, il offre une vue imprenable sur les Ecrins et peut-être même sur le Tabor. Notez, sans le « H ». A ne pas confondre donc…
J’y suis déjà allé deux fois à ce Mont Thabor, une fois en rando bivouac pour le tour + sommet et une fois en Run&run. J’avais lu le blog de Whisper73 sur ce sommet et qui m’avait donné envie. Et puis on en avait parlé avec @Minh13 en 2018 et 2019 et ça l’avait pas fait, cause météo. De cette frustration est née l’obsession.
On en reparle donc avec Minh en 2020 et on fixe la date du 8-9 août avec un back-up le week-end du 15. Le premier week-end s’avèrera pas propice mais le second, oh miracle, vent de sud annoncé, et même pas trop fort !!!
Erik, qui est reparti dans son pays natal, est en congé en France et justement de passage ce week-end-là à la maison. Je lui soumets le projet avec un topo détaillé.
Ce qu’il y a de chouette avec Erik, c’est qu’il est toujours partant pour tout, quand c’est pas lui qui a les idées. Et quand ça inclue de la bonne rando, du parapente, du bivouac en montagne, des amis et du génépi, il est chaud bouillant !
Erik arrive direct de Néerlandie le vendredi soir après 12h de route. On est pas dans une forme olympique ni l’un ni l’autre mais tellement envie de profiter d’un week-end d’évasion qu’on laisse vite la fatigue de côté pour se concentrer sur l’action.
Lever samedi matin, grasse mat’ et petit déj’ (ouah, ça c’est de l’action !!) puis on enfile les baudriers pour aller se faire une via ferrata aux forts de l’Esseillon juste à côté. Erik kiffe cette nouvelle expérience et moi je suis également contente de raccrocher les longes et de faire découvrir ce coin au copain venu de loin !
Le temps file et nous avons un programme chargé pour le reste de la journée. On a tchecké et retchecké la météo le matin même et le sud se maintient. Alors comme dirait Minh « Thabor, d’abord ! ». En termes d’organisation, rien de compliqué. La bande de Minh arrive par le côté Hautes-Alpes, tandis qu'Erik et moi montons par le lavoir, côté Savoie. Les chemins se rejoignent avant la montée ultime. Le bivouac envisagé se situe un peu plus haut que la croisée des chemins et permettra de donner l’assaut final ensemble.
Nous voici donc avec Erik au départ du lavoir, parking blindé. Il trouve que le champ en pente bordé d'arbres et truffé de fils électriques est un bon plan pour l'atterro. Moi pas... et j'ai dans l'idée un autre champ plat, sans fils électriques, sans arbres et avec de la bonne herbe. On va monter voir. Le sac n’est finalement pas trop lourd. Moins de 4kg de matos de parapente, le reste c’est le bivouac. Erik dans sa grande bonté a accepté qu’on fasse tente commune et a porté une grande partie du tout le matos commun, tente, réchaud, etc. Donc oué, je dois avoir moins de 10kg sur le dos, la classe !
On attaque la montée tranquillou, repérage de l'atterro potentiel au passage, photos à gogo, du bavardage parce que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, bref, on ne se presse pas. Faut dire que la route est longue et plate sur un bon bout de chemin.
Nous arrivons au lac Peyron, lieu du bivouac vers 18h30-19h, pile poil au moment où il passe à l'ombre et l’air se rafraîchit d’un coup. Les autres (la bande de Minh) sont déjà installés, baignés, restaurés. Ils mangent aux poules les marseillais… On se trouve une zone de bivouac sans trop de cailloux mais il y a tellement de monde que c'est plutôt mission impossible. C'est dingue la quantité de monde qu’il y a eu en montagne cette année! Bon faut dire qu’on a bien contribué nous aussi avec notre colonie de 8 cocos.
Une fois installés, le showroom du light peut commencer :
- Elle pèse combien ta tente? [...] même pas 1kg?
- T'as vu mon truc pour filtrer l'eau?
- Ma nouvelle voile light-light-light?
- C'est quoi cette petite pochette? [...] quoi ? un matelas de camping???? Naaaannn... pas possible !
Une fois les astuces échangées, on se concocte un petit repas (lyophilisé), puis on partage les douceurs savoyardes planquées dans ma besace, génépi, beaufort, chocolat. Régalez-vous les amis, le sac n'en sera que plus léger demain. Et il faut prendre des forces! Bien manger et bien boire, en montagne, c'est important!
Les derniers rayons du soleil éclairent le Cheval Blanc, sommet qui m’a obsédée pendant longtemps il y a quelques années et que j’ai eu le plaisir de grimper. Un tas de cailloux fait de quartzites déroutants mais qui lui confère cet aspect si singulier. On regarde les étoiles, parait qu’elles filent en ce moment, puis on va se coucher. Les vaches continuent de meugler une partie de la nuit. Et les p’tis jeunes du camp d’à côté font un peu la fiesta aussi. De toute façon, je ne dormirai pas très bien cette nuit-là. Avec mon micro sac de couchage, perchée à 2600m d’altitude, fait pas bien chaud. Mais j’ai pas daigné prendre plus car de toutes façons, je savais que je dormirai mal. Vers 4h du mat, j’entends les pas d’un traileur qui semble descendre, y a des zinzins quand même pour monter de nuit au Thabor… Ils ont du rater la belle vue sur les Z’écrins, moi je ne viens que pour ça… Des éclairs aussi, j’en ai vu quelques-uns qui illuminaient de temps à autre les parois de la tente…
Lever 5h45. Le temps de plier le matos, de chauffer de l'eau pour le thé, manger puis enfin de partir, il est déjà pas loin de 7h. On est pas bien rapides. On entame cette montée efficace jusqu'au sommet qu'on atteint à 9h. Erik vient de passer de -10m en Néerlandie à près de 3200m en Savoie en moins de 48h et il tient une forme d’enfer ! On croise des plus matinaux que nous qui redescendent déjà et nous souhaitent bon courage. S’ils savaient qu’on serait plus vite qu’eux en bas, pas sûr qu’ils seraient aussi souriants !
Passage obligé par la chapelle qui s’effondre de l’intérieur. J’espère qu’elle sera restaurée car c’est un beau monument, et il faut une nouvelle fois saluer les efforts qui ont été fait pour que cette son édification ici à plus de 3000m d’altitude.
Le ciel s'est voilé pendant la montée et au sommet, le vent commence à forcir. Je ne prends même pas le temps de faire des photos, ni même d’aller au vrai sommet, 100m plus loin. Je le connais déjà et surtout je n’ai pas envie de laisser passer le créneau quand on connait la descente... Et tout le monde s'accorde sur ce point-là...
Je vois Erik qui prend des photos et des vidéos. Je compte sur lui pour immortaliser notre arrivée tandis que je me dépêche d’étaler ma voile sur le sol caillouteux, faire du ménage, et m’installer dans la sellette. Je sens le poids du matos dans le dos et les petites cordelette qui tiennent lieu de bretelles de la Kruyer commencent à me rentrer dans les trapèzes. Je presse un peu Erik car les conditions risquent de se dégrader. Je contemple la vue en attendant. Définitivement, on est jamais décus !
J’attends avec impatience que notre metteur en scène, s’installe également dans sa bécane. La bande de Minh a décollé depuis peu. On s’est lancé des ‘au-revoir’, eux depuis le ciel, nous depuis le sol, puisque nous ne posons pas au même endroit et que tout le monde était pressé de ne pas redescendre à pied.
J’indique à Erik de décoller en premier et je le talonne de près. Cinq secondes après son déco, je suis moi-même en l'air. Explosions de couleurs entre ce sommet ocre avec des zones rougeâtres, les ravines plus sombres, le ciel bleu et son voile blanc, Erik et sa SKIN rouge en visu. Et tous les autres petits points de voiles marseillaises qui se dirigent vers Névache.
Et bien sûr, les montagnes autour, le Cheval Blanc plutôt jaune, d’ailleurs. Et toi, oh Grand Séru, comme j’aimerais aller voir ta fine dentelle de plus près... Mais il s’agit de ne pas trop trainer car la distance à parcourir est longue, près de 10km ! Alors je bifurque à gauche. Vue sur le lac Peyron et ces flans qui nous ont offert l’hospitalité pour une nuit. Il scintille, comme un clin d’œil à notre aventure.
Quelques bonnes bulles au passage sur le trajet, mais aussi de grosses dégueulantes. Je ne sais pour quelle raison j’ai la mauvaise idée d’aller me foutre sous le vent au niveau du refuge, ça gigote un peu mais gentiment, et je me fais descendre au niveau du lac Marguerite. Je survole la bâtisse de près tandis qu'Erik restera un tout petit peu plus haut. A ce rythme-là, je ne rejoindrai pas l’atterro.
Le plan, justement, pour l’atterro, c'est de poser au lieu-dit du Plan. Mais les plans, ça ne se passe jamais comme sur le papier. Erik valide le plan initial tout juste en finesse tandis que je suis contrainte de me trouver un plan B et de me vacher vers 2360m de justesse. Heureusement, de ce côté de la vallée, on trouve plein de zones plutôt accueillantes pour se poser. Atterro non conventionnel vent travers/cul juste après la ravine et à côté du chemin. Pfiou, c’est passé ! Je plie donc la voile rapidos. On a pris les radios parce que là-bas, pas de réseau. Mais la radio a du mal à passer et Erik ne reçoit pas mon message "atterro OK". Je remets le sac sur le dos, avale une barre de céréales et quelques goulées de flotte et en avant pour la fin de la descente. Je retente le message radio. Ce coup-ci ça passe. Tout s'est bien passé pour Erik aussi même si, pour lui aussi, c’était atterro vent de c**. Le sud a pris le pas sur la brise de pente. Pas de bobo, et la patate pour nous deux après cette belle aventure!
On a bien mérité une pause au soleil, puis on rejoint le lavoir et la voiture vers 11h. Après une nuit pas reposante et cette ascension-vol, on est encore plus morts que la veille !!! Mais quel plaisir d’avoir vécu cette incroyable aventure à la croisée des chemins !
Sur un air bien connu :
Revenue de cette épopée,
Je peux enfin de mon obsession être libérée.
Mais voilà qu’une nouvelle idée
Pointe le bout de son nez.
Et si j’y allais à ski en février ?
On en reparle donc avec Minh en 2020 et on fixe la date du 8-9 août avec un back-up le week-end du 15. Le premier week-end s’avèrera pas propice mais le second, oh miracle, vent de sud annoncé, et même pas trop fort !!!
Erik, qui est reparti dans son pays natal, est en congé en France et justement de passage ce week-end-là à la maison. Je lui soumets le projet avec un topo détaillé.
Ce qu’il y a de chouette avec Erik, c’est qu’il est toujours partant pour tout, quand c’est pas lui qui a les idées. Et quand ça inclue de la bonne rando, du parapente, du bivouac en montagne, des amis et du génépi, il est chaud bouillant !
Erik arrive direct de Néerlandie le vendredi soir après 12h de route. On est pas dans une forme olympique ni l’un ni l’autre mais tellement envie de profiter d’un week-end d’évasion qu’on laisse vite la fatigue de côté pour se concentrer sur l’action.
Lever samedi matin, grasse mat’ et petit déj’ (ouah, ça c’est de l’action !!) puis on enfile les baudriers pour aller se faire une via ferrata aux forts de l’Esseillon juste à côté. Erik kiffe cette nouvelle expérience et moi je suis également contente de raccrocher les longes et de faire découvrir ce coin au copain venu de loin !
Le temps file et nous avons un programme chargé pour le reste de la journée. On a tchecké et retchecké la météo le matin même et le sud se maintient. Alors comme dirait Minh « Thabor, d’abord ! ». En termes d’organisation, rien de compliqué. La bande de Minh arrive par le côté Hautes-Alpes, tandis qu'Erik et moi montons par le lavoir, côté Savoie. Les chemins se rejoignent avant la montée ultime. Le bivouac envisagé se situe un peu plus haut que la croisée des chemins et permettra de donner l’assaut final ensemble.
Nous voici donc avec Erik au départ du lavoir, parking blindé. Il trouve que le champ en pente bordé d'arbres et truffé de fils électriques est un bon plan pour l'atterro. Moi pas... et j'ai dans l'idée un autre champ plat, sans fils électriques, sans arbres et avec de la bonne herbe. On va monter voir. Le sac n’est finalement pas trop lourd. Moins de 4kg de matos de parapente, le reste c’est le bivouac. Erik dans sa grande bonté a accepté qu’on fasse tente commune et a porté une grande partie du tout le matos commun, tente, réchaud, etc. Donc oué, je dois avoir moins de 10kg sur le dos, la classe !
On attaque la montée tranquillou, repérage de l'atterro potentiel au passage, photos à gogo, du bavardage parce que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, bref, on ne se presse pas. Faut dire que la route est longue et plate sur un bon bout de chemin.
Nous arrivons au lac Peyron, lieu du bivouac vers 18h30-19h, pile poil au moment où il passe à l'ombre et l’air se rafraîchit d’un coup. Les autres (la bande de Minh) sont déjà installés, baignés, restaurés. Ils mangent aux poules les marseillais… On se trouve une zone de bivouac sans trop de cailloux mais il y a tellement de monde que c'est plutôt mission impossible. C'est dingue la quantité de monde qu’il y a eu en montagne cette année! Bon faut dire qu’on a bien contribué nous aussi avec notre colonie de 8 cocos.
Une fois installés, le showroom du light peut commencer :
- Elle pèse combien ta tente? [...] même pas 1kg?
- T'as vu mon truc pour filtrer l'eau?
- Ma nouvelle voile light-light-light?
- C'est quoi cette petite pochette? [...] quoi ? un matelas de camping???? Naaaannn... pas possible !
Une fois les astuces échangées, on se concocte un petit repas (lyophilisé), puis on partage les douceurs savoyardes planquées dans ma besace, génépi, beaufort, chocolat. Régalez-vous les amis, le sac n'en sera que plus léger demain. Et il faut prendre des forces! Bien manger et bien boire, en montagne, c'est important!
Les derniers rayons du soleil éclairent le Cheval Blanc, sommet qui m’a obsédée pendant longtemps il y a quelques années et que j’ai eu le plaisir de grimper. Un tas de cailloux fait de quartzites déroutants mais qui lui confère cet aspect si singulier. On regarde les étoiles, parait qu’elles filent en ce moment, puis on va se coucher. Les vaches continuent de meugler une partie de la nuit. Et les p’tis jeunes du camp d’à côté font un peu la fiesta aussi. De toute façon, je ne dormirai pas très bien cette nuit-là. Avec mon micro sac de couchage, perchée à 2600m d’altitude, fait pas bien chaud. Mais j’ai pas daigné prendre plus car de toutes façons, je savais que je dormirai mal. Vers 4h du mat, j’entends les pas d’un traileur qui semble descendre, y a des zinzins quand même pour monter de nuit au Thabor… Ils ont du rater la belle vue sur les Z’écrins, moi je ne viens que pour ça… Des éclairs aussi, j’en ai vu quelques-uns qui illuminaient de temps à autre les parois de la tente…
Lever 5h45. Le temps de plier le matos, de chauffer de l'eau pour le thé, manger puis enfin de partir, il est déjà pas loin de 7h. On est pas bien rapides. On entame cette montée efficace jusqu'au sommet qu'on atteint à 9h. Erik vient de passer de -10m en Néerlandie à près de 3200m en Savoie en moins de 48h et il tient une forme d’enfer ! On croise des plus matinaux que nous qui redescendent déjà et nous souhaitent bon courage. S’ils savaient qu’on serait plus vite qu’eux en bas, pas sûr qu’ils seraient aussi souriants !
Passage obligé par la chapelle qui s’effondre de l’intérieur. J’espère qu’elle sera restaurée car c’est un beau monument, et il faut une nouvelle fois saluer les efforts qui ont été fait pour que cette son édification ici à plus de 3000m d’altitude.
Le ciel s'est voilé pendant la montée et au sommet, le vent commence à forcir. Je ne prends même pas le temps de faire des photos, ni même d’aller au vrai sommet, 100m plus loin. Je le connais déjà et surtout je n’ai pas envie de laisser passer le créneau quand on connait la descente... Et tout le monde s'accorde sur ce point-là...
Je vois Erik qui prend des photos et des vidéos. Je compte sur lui pour immortaliser notre arrivée tandis que je me dépêche d’étaler ma voile sur le sol caillouteux, faire du ménage, et m’installer dans la sellette. Je sens le poids du matos dans le dos et les petites cordelette qui tiennent lieu de bretelles de la Kruyer commencent à me rentrer dans les trapèzes. Je presse un peu Erik car les conditions risquent de se dégrader. Je contemple la vue en attendant. Définitivement, on est jamais décus !
J’attends avec impatience que notre metteur en scène, s’installe également dans sa bécane. La bande de Minh a décollé depuis peu. On s’est lancé des ‘au-revoir’, eux depuis le ciel, nous depuis le sol, puisque nous ne posons pas au même endroit et que tout le monde était pressé de ne pas redescendre à pied.
J’indique à Erik de décoller en premier et je le talonne de près. Cinq secondes après son déco, je suis moi-même en l'air. Explosions de couleurs entre ce sommet ocre avec des zones rougeâtres, les ravines plus sombres, le ciel bleu et son voile blanc, Erik et sa SKIN rouge en visu. Et tous les autres petits points de voiles marseillaises qui se dirigent vers Névache.
Et bien sûr, les montagnes autour, le Cheval Blanc plutôt jaune, d’ailleurs. Et toi, oh Grand Séru, comme j’aimerais aller voir ta fine dentelle de plus près... Mais il s’agit de ne pas trop trainer car la distance à parcourir est longue, près de 10km ! Alors je bifurque à gauche. Vue sur le lac Peyron et ces flans qui nous ont offert l’hospitalité pour une nuit. Il scintille, comme un clin d’œil à notre aventure.
Quelques bonnes bulles au passage sur le trajet, mais aussi de grosses dégueulantes. Je ne sais pour quelle raison j’ai la mauvaise idée d’aller me foutre sous le vent au niveau du refuge, ça gigote un peu mais gentiment, et je me fais descendre au niveau du lac Marguerite. Je survole la bâtisse de près tandis qu'Erik restera un tout petit peu plus haut. A ce rythme-là, je ne rejoindrai pas l’atterro.
Le plan, justement, pour l’atterro, c'est de poser au lieu-dit du Plan. Mais les plans, ça ne se passe jamais comme sur le papier. Erik valide le plan initial tout juste en finesse tandis que je suis contrainte de me trouver un plan B et de me vacher vers 2360m de justesse. Heureusement, de ce côté de la vallée, on trouve plein de zones plutôt accueillantes pour se poser. Atterro non conventionnel vent travers/cul juste après la ravine et à côté du chemin. Pfiou, c’est passé ! Je plie donc la voile rapidos. On a pris les radios parce que là-bas, pas de réseau. Mais la radio a du mal à passer et Erik ne reçoit pas mon message "atterro OK". Je remets le sac sur le dos, avale une barre de céréales et quelques goulées de flotte et en avant pour la fin de la descente. Je retente le message radio. Ce coup-ci ça passe. Tout s'est bien passé pour Erik aussi même si, pour lui aussi, c’était atterro vent de c**. Le sud a pris le pas sur la brise de pente. Pas de bobo, et la patate pour nous deux après cette belle aventure!
On a bien mérité une pause au soleil, puis on rejoint le lavoir et la voiture vers 11h. Après une nuit pas reposante et cette ascension-vol, on est encore plus morts que la veille !!! Mais quel plaisir d’avoir vécu cette incroyable aventure à la croisée des chemins !
Sur un air bien connu :
C'étaient pas des anges non plusFinalement pas besoin de tout ce blabla… Tout tient dans une strophe de chanson… ou dans une vidéo… que le metteur en scène a toute mise en chanson !
Plutôt des volants farfelus
Mais ils s'aimaient tout's voil's dehors
Tout's voil's dehors
Minh, Erik et compagnie
Ils étaient tous bien unis,
Transpirant ensemble dans l'effort
Les copains Thabor!
Revenue de cette épopée,
Je peux enfin de mon obsession être libérée.
Mais voilà qu’une nouvelle idée
Pointe le bout de son nez.
Et si j’y allais à ski en février ?
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